Les liens d'une amnésique

Née en 1968, Evangeline Carroll a grandi dans une famille moldue, juive pratiquante de Londres. Une enfance aisée et heureuse de petite fille unique choyée. Ce n’est qu’à onze ans, en recevant sa lettre de Poudlard, qu’elle découvre une certaine explication aux phénomènes magiques qu’elle avait perçu sans pouvoir les expliquer.

A Poudlard, elle est répartie à Gryffondor. C’est là qu’elle rencontre son futur mari, le Serdaigle Alexander Covey. Ils se marient peu de temps après leur sortie de l’école. Evangeline fait le choix de se consacrer à sa famille : la santé déclinante de ses parents, d’abord, puis la naissance de ses deux filles, Malka Juliet, née en 1991, et Erin Ivy, née en 1998, qu’elle élève avec Alexander dans le quartier où elle a grandi, en prenant soin de leur inculquer aussi la connaissance du monde moldu.

Tout bascule le 1er septembre 1999. 20h30. Alexander est rentré en retard de son travail au Ministère de la Magie et finit de dîner seul pendant qu’Evangeline raconte une histoire aux filles avant de les coucher. Un cri retentit, suivit de râles, rompant la quiétude de la soirée. Nous sommes en pleine levée des morts vivants causée par le nécromancien Cidogan Dumbledore, et son mari vient d’être pris par surprise. Sans baguette, prise de court, Evangeline cache sa fille aînée dans l’armoire. Elle n’aura pas de temps pour trouver une solution aux cris de sa cadette : les morts vivants sont à l’étage. Son mari, fraîchement zombifié, lui arrache leur bébé des bras, le jette contre le mur. Traumatisée par cette scène d’une incroyable violence, Evangeline transplane spontanément, seule.

Atteinte d’une lourde amnésie traumatique, elle oublie tout de sa vie antérieure, y compris sa petite fille restée cachée dans son armoire… Sans aucun souvenir, elle tente tant bien que mal de se reconstruire une vie, et après quelques tribulations, s’installe sous le nom d’Ivy Bell à Préaulard. Comme elle ne sait strictement rien de son ancienne existence, elle erre dans les rues pendant quelques jours, cherchant à rassembler des éléments de sa personnalité. C'est ainsi que le prénom Ivy, qui tournait toujours dans sa tête, s'imposa comme son propre prénom. Elle tenta de trouver dans son esprit ce qu'elle pouvait bien faire dans sa vie, mais tout ce qui lui vint en tête était son image avec des assiettes dans les mains. Sa vie était liée à la nourriture ? Elle devait être serveuse ... elle voyait une table et avait l'impression de chaleur d'n bon repas. Alors, elle se fit embauchée au Willius Labroche. Tout ça pour tenter, sans succès, de retrouver ses sens.

Sur le plan des amours, évidemment qu'en huit ans il s'est passé des choses de ce côté. Quelques hommes lui ont fait la cour, elle est même sortie avec certains d'entre eux. Toutefois, Ivy est une solitaire. En fait, elle a cruellement peur de l'amour, de l'engagement et ce que cela implique. La femme ne sait pas pourquoi, mais elle a toujours cette idée en tête : quand on commence à s'aimer, on commence à se laisser. Et, pour elle, se laisser équivaux à la mort. Elle a une peur incontrôlée de l'attachement. Dès que ça devient sérieux -- en fait, même pas disons après quelques semaines seulement de relation -- elle fait n'importe quoi pour se faire larguer. Évidemment, cela ne fait que la conforter dans ses pensées d'abandon. Une fois, un mec avec qui elle est restée un peu plus longtemps que les autres, lui a même parlé d'enfants ! Merlin, Ivy a cru faire une attaque cardiaque ! Elle s'est sentie paniquée, étouffée et pour finir elle lui a balancé des âneries à la tête avant de s'enfuir en pleurant sa vie. Des enfants ! Ho non, non, non ! Tout mais pas ses ... des enfants ! Allez savoir pourquoi, ça l'a mise dans un de ces états ! Elle en a fait une petite dépression.

Croiser sa fille Malka, désormais étudiante à Poudlard, et qui pense sa mère morte depuis longtemps, pourrait bien bouleverser cette nouvelle existence. Ivy ne s'attends pas à ça, en tout les cas. Vraiment pas.